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Personne n’est fondamentalement excellent ou médiocre. Où nous en sommes dans nos vies, est principalement le résultat de nos habitudes. Certaines dont on a conscience et d’autres dont on a d’ailleurs même pas conscience (ce qui en soit peut aussi être un probleme). Nous reparlerons de cela plus tard mais sachez que prendre conscience des choses, de nos actes, est fondamentale et certainement, le premier pas vers le changement. Si nous sommes le résultat de nos habitudes, alors l’excellence est plutôt une capacité qu’une qualité innée, comme le dira très bien Aristote :

« L’excellence est un art que l’on n’atteint que par l’exercice constant. Nous sommes ce que nous répétons chaque jour. L’excellence n’est alors plus un acte, mais une habitude. » – Aristote

Il va de soi, qu’une telle chose est ainsi vraie pour l’opposé de l’excellence, à savoir la médiocrité. Ainsi la médiocrité est le résultat d’habitudes médiocres. La bonne nouvelle c’est que l’on peut passer de la médiocrité à l’excellence, en changeant donc nos habitudes.

Mais comment faisons-nous ça ?

Avant de rentrer dans le sujet, je voudrais clarifier ce que je viens de dire précédemment : les habitudes changent votre vie, oui ! Mais elles ne sont pas la garantie du succès ! Comprenez bien cela pour éviter de tomber dans le panneau d’un nombre incalculable de choses que l’on peut voir écrite. Ce sont ce que les livres ou articles du type « les habitudes de Millionnaires » nous disent pourtant. On a compris, Elon Musk ne dort que 2 heures par jour et mange du tofu et des avocats pour le dîner, ou quelque chose comme ça…

Pourtant ces articles ne nous expliquent pas que « corrélation » n’est pas « causalité ». Il y a une différence ! Se lever tôt, travailler dur, et prendre des douches froides, ne causent pas le succès. Néanmoins, il est vrai que ces habitudes peuvent être trouvées chez beaucoup de personnes connaissent le succès. Tu es le seul qui est capable de « décider correctement » qu’est ce qui est ou n’est pas, une bonne habitude pour toi.

Donc quand je parle d’habitudes, je ne parle pas du résultat, je parle du fait de changer notre comportement actuel, de sorte à améliorer la qualité de nos vies. Dernière chose essentielle, la volonté même d’agir ne représente qu’une petite partie de notre réussite dans le fait, qu’une habitude reste. On a tendance à trop faire confiance à notre motivation pour nous mener au but. Maintenant que nous sommes au clair là-dessus, voici ma méthode pour faire en sorte que les habitudes vous permettant de changer votre vie restent.

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Photo by Essentialiving

1 ère étape : Décider quelles habitudes en valent la peine pour vous

Ecoutez, je pourrais vous parler des habitudes qui ont changé ma vie pendant des heures, mais je ne pense pas que cela serait la chose qui vous aiderait, ou tout du moins qui vous aiderait le plus. Vous êtes la seule personne à même de décider ce qui est une bonne habitude pour vous. Trop souvent, on entend parler de quelque chose et on se dit « je devrais faire ça ». Vraiment ? Devrais-je me lever deux heures plus tôt ? Devrais-je prendre des douches froides ? Devrais-je manger de telle façon ? Ou encore devrais-je aller courir tous les jours ?

Peut-être que se lever plus tôt aide tout simplement quelques personnes. Je ne sais pas, mais moi oui, ça m’aide, en revanche je ne suis pas sûr de dire la même chose pour ma sœur.

Par exemple, si ma sœur se lève tôt le matin, alors qu’elle n’apprécie pas cela, elle va être de mauvais poil, indisponible à toutes discussions ou remarques, et aura des réactions nuisibles sur son entourage. Elle se l’imposera s’il le faut, mais son fonctionnement du fait de son horloge interne, ou son goût pour dormir tard le matin ne changera pas malgré ses tentatives de changer d’habitudes. Pour elle, se lever tôt pour avoir du succès n’a donc pas vraiment de but à ses yeux, puisque cela amène plus de conflits qu’autre chose. Le résultat d’une telle habitude est que cela réduit sa qualité de vie, mais aussi celle des gens autour d’elle. Alors, où est le succès pour elle, de se lever plus tôt ? Ainsi, elle préfère dormir et garder les habitudes qu’elle a. Malgré cela, elle réussit avec succès ses études, et ce qu’elle entreprend. Comme quoi, les magazines n’ont pas toujours raison.

Par conséquent, avant d’essayer d’adopter une nouvelle habitude, je voudrais que vous vous-posiez cette question : « Est-ce que cela améliorera la qualité de ma vie ? » Pour qu’une nouvelle habitude reste, il faut lui donner une raison, et cela ne peut pas être superficiel ou bien trop vague.

Par exemple :

aller à la salle de muscu pour avoir le corps de mes rêves ne me fera pas aller à la salle longtemps. Tandis qu’aller à la salle parce que perdre 300g par mois, me fait sentir tous les jours mieux dans ma peau, et à un peu moins détester mon corps: cela m’aidera un peu plus à rester constant (d’autre part c’est surtout plus tangible, car possiblement mesurable).

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Photo by samy benabed

Qu’est ce qui marche pour moi ?


Autre chose :

Pour ceux qui auraient lu l’article  «Un déblocage important pour votre vie… », et ceux qui ne l’on pas fait je vous y invite car je pense qu’il est très intéressant de la mettre en perspective avec ce que je suis en train de dire ici.

Sachez que je ne contredis pas ce que je dis sur la posture du bon septique. Ce que j’écris ici, vous pousse simplement à un peu réfléchir sur vos capacités à tenir ou non une nouvelle habitude. Certaines habitudes peuvent se prendre sans trop de « réflexion », il est vrai. Seulement là on ne parle pas simplement de tester les choses, comme je vous l’expliquais dans ce précèdent article, aujourd’hui il s’agit de créer des habitudes qui restent. Or pour cela il est absolument nécessaire de comprendre qu’il existe mille routes pour arriver à notre destination et que l’une d’entre elles est certainement plus adapté qu’une autre. Dans l’autre article je vous incite à tester les différentes routes qui s’offre à vous, et là je vous parle de l’importance de choisir la route qui vous correspond le plus, ou comment arriver à créer cette « habitude qui tienne ».

Vous êtes le seul à vous connaitre, et bien qu’une habitude fonctionne pour un autre ce n’est pas obligé que ce soit le cas pour vous. La conclusion de l’ancien article et de ce que vous lisez à l’instant serait : rien ne vous empêche d’essayer un tas d’habitudes (posture du bon sceptique), mais sachez que si vous souhaitez conserver une habitude alors celle-ci doit avant tout fonctionner pour vous.


On peut aussi entendre des gens dire : « je veux aller faire du sport une fois par semaine ». Mais pourquoi ? Pour faire quoi ? C’est juste pour avoir le droit de le dire ou y a-t-il un but précis derrière cela ?

Je vais faire du sport car cela me permet d’avoir une bonne condition physique. D’une part, je travaille pendant la saison comme nageur-sauveteur, et sans condition physique, sans aller nager, je ne peux pas être efficace dans mon travail. De plus pour les tâches comme le jardinage ou bricolage, il faut parfois porter de choses lourdes, et développer ma force en faisant de la musculation et du judo est d’une grande aide. D’autre part, faire du sport pour moi est essentiel à mon équilibre personnel et mentale, sans celui-ci je n’arrive pas à décompresser, à oublier mes problèmes et vivre dans l’instant présent. J’ai besoin d’en faire pour ne pas exploser.

Ça, c’est mon pourquoi. Quel est le vôtre ? Répondez à ça, et ensuite et seulement ensuite, adopter les habitudes qui vous rapprochent de la vie que vous voulez avoir.


2ème étape : Former une habitude à la fois

Je ne sais pas pourquoi mais vraiment parfois, je rentre dans ce genre de période d’amélioration de ma vie, de « développement personnel », où je sens que je vais tout changer d’un coup. Je me sens capable et motivé pour lire plus, pour écrire plus, travailler plus, vivre mieux, manger encore plus sain, apprendre à jouer du piano…bla bla bla. En gros c’est décidé tout le mauvais moi est désormais dans le rétroviseur, car je vais arrêter d’un coup tout ce qui ne va pas chez moi.

En vrai, c’est trop bien ! Mais bref si vous êtes pareils, vous savez très bien comme moi, comment ça se termine… ça ne dure jamais plus de deux semaines ! Après un certain laps de temps, il y a toujours cette idée que la nouvelle habitude qui était trop bien, est devenue trop nule, car trop contraignante pour l’appliquer à la réalité de ma vie de tous les jours. Habituellement, lorsque l’on fait trop de choses en même temps, ça se termine par un chaos. Et on en revient à là où on en était deux semaines avant. Cela vous est familier ? Bref sur la durée ça ne tient jamais, honte à moi !?

Oui et non. Non pas de honte à avoir, car c‘est d’un côté normal que je ne tienne pas, car même si j’aimerais bien je ne suis pas surhumain, et je ne peux donc pas faire mille choses nouvelles censées me faire déroger à d’anciennes habitudes moins bonnes d’un coup. Ça fait simplement trop de travail pour moi. Oui, honte à moi car il faut être bête pour ne pas se rendre compte que je ne tiendrais pas plus d’une semaine de la sorte. Je devrais donc en premier lieu ne pas m’imposer une telle charge de travail. Voici un portrait rapide de plusieurs tendances qui peuvent arriver à nous, ou plutôt en moi. Alors dois-je m’en vouloir ou non ? Ce n’est pas la bonne question et y répondre n’a aucun intérêt. De toute façon ça ne sert à rien de s’accabler sur son sort, ne change en rien la situation et n’aide pas à avancer.

L’une des raisons pour laquelle on essaye de faire toutes ces choses en même temps, c’est parce qu’on a tendance à se surestimer. Bien qu’on soit rempli de motivation et de bonne volonté (chose à garder), croire que l’on soit capable d’achever autant de chose en un si peu de temps, souligne qu’on se soit un peu emporté quant à nos capacités réelles. C’est ce que l’on appelle en anglais « planning fallacy », et c’est une désillusion très commune.

La « planification fallacieuse » a d’abord été proposée par Daniel Kahneman (un psychologue, lauréat d’un prix Nobel) et Amos Tversky en 1979. C’est un phénomène dans lequel les prévisions sur le temps nécessaire pour accomplir une tâche future présente un biais, notamment d’optimisme : on a tendance à sous-estimer le temps nécessaire pour réaliser une tâche dans sa globalité.

Par conséquent, avec une seule habitude en ligne de mire du début à la fin, vous multipliez vos chances de réussir. Si vous choisissez une seule habitude et vous y mettez vraiment, votre attention est entièrement focalisée vers cet objectif. Les résultats sont donc plus rapides et plus faciles à obtenir. Vous pourrez accomplir beaucoup sur une période étendue.

Non sans dire, qu’en remportant une première victoire, vous serez gonflé à bloc pour implémenter une nouvelle habitude la fois d’après (cercle vertueux).


3ème étape : Mettre la barre très basse

On veut souvent faire de grandes choses, sans vraiment comprendre ce que cela induit pour que de telles choses se produisent. Commencer un business, réussir ses études, ou construire une carrière, nécessite des efforts. En fait, comprenez que tout ce qui peut avoir de la valeur dans la vie, demande beaucoup de travail et d’effort pour l’obtenir.

Donc avant de faire quelque chose de grand, faisons quelque chose de petit. Léon Tolstoï le dit très bien : « Tout le monde pense à changer le monde, mais personne ne pense à se changer lui-même »

Se concentrer sur les petites choses, sur des petites étapes, créaient des fondations solides pour un changement. Sans fondations, on ne pourra jamais achever quoi que ce soit qui est un sens ou de la valeur.

-Tu veux courir tous les jours ? Commence par marcher 10 mins

-Tu veux écrire un livre ? Ecrire une phrase

-Tu veux réussir tes études ? ouvre ton cahier

-Tu veux lire deux livres par semaine ? Lis une page chaque jour

-Tu veux économiser pour la retraite ? N’achète pas la chemise ou le pantalon en solde. Si ça se trouve, tu le porteras qu’une seule fois en plus.


4ème étape : utiliser des check-lists simples

Laisse-moi te dire, en général comme on l’a vu, tu veux faire quelque chose, tu le fais pour un moment…et après tu oublies peu à peu. Ça arrive c’est tout, on est d’accord ? Bref ne nous laissons pas prendre par ce piège aussi facilement.

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Photo by Blaz Photo

J’ai tout oublié, il y a deux ans de ça. J’avais alors commencé une habitude pour lire tous les jours, et je me suis raté quelques fois au début. J’arrivais à lire 5-6 jours d’affilée, et c’était plutôt pas mal, mais d’un coup j’ai oublié certains jours de la faire et ce n’était pas seulement parce que je n’avais pas le temps. Et puis j’ai oublié complétement, comme si le désir de lire s’était évaporé de ma tête sans aucune raison.

Les checklists sont la meilleure façon de se rappeler de ce que l’on est en train d’essayer de réaliser. Alors faites une liste, et veillez comme on l’a dit à ce que ne soit pas longue, puis regarde là quotidiennement, à un moment précis de la journée de sorte à vérifier directement où on en est. Un jour vous vous rappellerez et serez surpris de voir comment votre vie a changé à la suite de petits pas, tous simples, pris chaque jour.


Bien comprendre les bonnes habitudes :

Pour finir, j’aimerais vous ouvrir vers un autre article, « instaurer-une-nouvelle-habitude« , merveilleusement bien écrit venant de Max Mario. Son court article sera ma conclusion. Si vous ne pensez pas avoir le temps bien que l’article soit très court et très concis (environ 3 min de lecture), au moins regardez les deux courbes qu’il nous a proposées. En vrai ça prend 30s de les regarder, alors vas-y ! Je les trouve tellement significatives de la réalité à laquelle tant d’entre nous faisons face.

« On pense souvent que seule notre motivation pourra nous aider à changer les choses. Mais en domptant nos habitudes, tout est possible. » Max Mario

extra:

Cliquer pour accéder à Habitude.pdf

Planning Fallacy

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