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Si vous ne faites pas assez d’erreurs, vous ne faites pas assez d’efforts.
« Il est impossible de vivre sans ne jamais échouer, sauf si tu fais tellement attention, que tu ne vis pas du tout. Dans ce cas, tu échoues par défaut. » — J.K. Rowling
L’échec fait partie de notre vie qu’on le veuille ou non. La vie a sans cesse ses périodes de soleil et de nuages. L’échec est essentiel pour notre croissance personnelle, et il nous donne l’opportunité de pouvoir faire mieux. Quand on se rate, ça ne veut pas dire que nos idées n’étaient pas assez bonnes. Cela signifie simplement qu’il y a encore des choses à apprendre ; une autre orientation à prendre, à essayer.
Quand nous traversons des étapes de chagrin et de frustration à cause de nos erreurs, il est difficile de voir comment l’échec pourrait être bénéfique pour nous. Mais une fois que nous acceptons qu’il soit possible d’échouer, nous pouvons apprendre, apprendre d’abord à développer de la résilience, qui sera nécessaire pour réussir à se relever. En acceptant la possibilité d’échec, on peut développer un réflexe, de sorte qu’à chaque fois que quelque chose ne va pas dans notre sens, on puisse revenir.
« L’histoire d’une vie, quelle qu’elle soit, est l’histoire d’un échec. Le coefficient d’adversité des choses est tel qu’il faut des années de patience pour obtenir le plus infime résultat. » – Jean Paul Sartre
Aujourd’hui, personne ne veut échouer, personne ne veut de “l’échec” à proprement parler. Jamais, on n’en veut quand ça nous concerne, on ne souhaite connaitre qu’une chose, la réussite. Pourtant quand une telle chose arrive à un ami, nous sommes les premiers à lui servir de bons conseils sur les bénéfices de l’échec…
Photo by Estée Janssens

L’échec est un outil d’apprentissage.
Tout le monde le sait déjà, mais personne n’en prend vraiment conscience.
« Il n’y a qu’une chose qui puisse rendre un rêve impossible, c’est la peur d’échouer. » L’Alchimiste — Paulo Coelho
Lorsque nous échouons, nous pouvons mieux identifier nos erreurs et en tirer rapidement, les leçons. Beaucoup de gens échouent à maintes reprises, mais bons, sont ceux qui utilisent aussi leurs erreurs comme une opportunité d’apprentissage, de croissance.
« If you do what you always do, you’ll get what you always got. »
Lorsque l’on accepte l’échec, nous pouvons utiliser nos erreurs comme tremplin pour arriver là où nous voulons être. Même si les revers font partie du processus, certaines personnes vont d’échec en échec, sans comprendre pourquoi le résultat ne change jamais. La clé, est de reconnaître nos erreurs et de trouver de nouvelles solutions en dehors de notre zone de confort.
« Si tu fais ce que tu as toujours fait, alors tu obtiendras ce que tu as toujours obtenu »
Je n’ai jamais su de qui était cette phrase, mais je me souviens encore du premier jour où je l’ai lu. C’était pour moi, un renversement, je voyais dans une phrase, qui était affichée sur le mur de cette salle de classe en Nouvelle-Zélande, une explication si simple à tant de frustrations et désillusions que j’avais vécues. Je comprenais peut-être enfin ce que l’échec devait m’apprendre : non pas seulement de me relever et me ressaisir d’une grosse dose de motivation, mais qu’il agissait vraiment de réfléchir, sans m’apitoyer sur mon sort, à ce qui m’avait mené là. Et qu’il fallait absolument que je choisisse d’agir différemment si je voulais éviter de me sentir dans le même désespoir que l’échec provoque, encore une fois de plus. J’ai compris que je pouvais faire une erreur, une fois, mais que je serais le seul responsable si cela se reproduisait encore une fois. Bien évidement je ne veux pas ça, et donc depuis ce jour je médite sur cette phrase, et je tente d’en tirer des leçons.
Si tu as toujours raté et que tu continues de faire pareil alors ne soit pas étonné de ce qui t’arrive. Si tu ne sais pas apprendre et que tu sais juste constater à quel point tu es mauvais, car tu as connu un échec, alors tu resteras très probablement mauvais toute ta vie (si tu vois la situation de la sorte).
Des histoires :
J-K Rowling a essuyé l’échec a de nombreuses reprises, avec le livre pour lequel elle est le plus connu (« Harry Potter »). Son premier tome a été refusé 12 fois, par 12 maisons d’édition, avant d’être publié. Et avant de devenir le roman le plus vendu au monde, après des ouvrages religieux, ou de propagande. (En fin d’article, vous trouverez un lien pour vous expliquer cela plus en détails )
Il est rare de « réussir » du premier coup, même s’il y a des exceptions. Pour l’anecdote, Thomas Edison a connu 1500 échecs avant de réussir à créer l’ampoule électrique. Aussi, il échoua 25 000 fois avant de réussir à fabriquer sa première pile. Un journaliste lui demanda ce qu’il pensait de tant d’échecs successifs. « Je ne sais pas pourquoi vous parlez d’échecs, lui répondit-il. À présent, je connais 25 000 façons de ne pas faire une pile. Est-ce que vous pouvez en dire autant ? » Thomas Edison a appris beaucoup par l’échec, et c’est pourquoi il fut probablement le plus grand inventeur de tous les temps.
Bref il y a pleins d’exemples, et d’articles qui vous parlerons de ça mieux que moi. Mais vous pouvez aussi trouver des exemples plus proches de vous. Demandez à vos parents leurs plus gros échecs ? A quoi ça leur a servi ? A quel point c’était dur ? Ont-ils appris ? Qu’ont-ils fait de cela ? Comment le vivent-ils maintenant ? …
Enfin, vous savez certainement faire du vélo. Eh bien vous avez surement fait du vélo à roulette, avant de savoir en faire sans, cela d’une part, relate qu’apprendre prend du temps. Mais une fois qu’on vous à enlever les roulettes, vous êtes aussi tombé un nombre de fois incalculable au début. Pourtant vous vous êtes relevés et avez continué d’essayer. Dans ce cas, l’échec n’était pas une chose négative sur laquelle on restait bloqué, on n’avait même pas le temps d’y penser que l’on reprenait le vélo pour essayer encore.
Il me vient à l’esprit une phrase qu’Alfred dit à Bruce Wayne dans le film Batman Begins, de Nolan :
« -Pourquoi tombons-nous Bruce ?
– …
– Pour mieux apprendre à nous relever. »
Cliquez pour voir la vidéo cette scène dans Batman
L’échec nous aide à construire notre résilience.
« La pire erreur n’est pas dans l’échec, mais dans l’incapacité de dominer l’échec » -François Mitterrand.
Voilà qui résume en une phrase la nécessité individuelle de ne pas s’arrêter au manque de réussite immédiate. A chaque fois que l’on rate quelque chose, on commence à critiquer nos actions, à se critiquer. On a tendance à vouloir s’apitoyer sur son sort : « mais pourquoi j’ai fait ça comme ça ? je n’aurais pas dû… À la place j’aurais dû… ». Cependant, c’est seulement lorsqu’on apprend à analyser ces défis auxquels on fait face, qu’on pourra entrevoir différents aspects de l’échec. Et c’est cette prise de recul qui pourra nous aider à développer notre capacité de résilience.
Si on est tous d’accord pour penser que l’échec est partie prenante du processus d’apprentissage et d’évolution, son apparition reste souvent dévastatrice. Presque impossible de s’en étonner, d’ailleurs. Qui pourrait facilement fermer les yeux sur un échec ? Qui pourrait fermer les yeux sur un désaveu matériel des efforts consentis pour atteindre un objectif ? Qui n’est pas influencé par la remise en question de son potentiel ? Qui n’est pas détruit par la piqûre de l’ego que provoque une absence de résultats positifs ?
C’est sans doute au niveau psychologique que c’est le plus dur : comment continuer notre quête vers l’épanouissement si l’on ne peut plus s’accorder une entière confiance ?
Photo by Thought Catalog on Unsplash
Ce sont toutes les fondations de l’estime de soi qui tremblent lorsqu’on affronte l’échec. Après un échec on a tendance à perdre le goût de la vie, à vouloir s’isoler. Les obstacles du quotidien peuvent parfois sembler infranchissables, et nous poussent parfois dans nos plus intimes retranchements. Notre état d’esprit peut même être touché par cela sur le long terme (pouvant aller jusqu’à la dépression). Dans certains cas, tristesse et solitude deviennent même des réflexes, démontrant un besoin de reconstruction, de remise à niveau avant de pouvoir recommencer à vivre…
Ce n’est pas le nombre de nos échecs qui déterminent notre réussite finale, mais notre capacité à en extraire de la sagesse, puis à passer à autre chose avec une énergie nouvelle. La résilience nous aide à acquérir davantage de connaissances et de conscience de soi que nous pourrions utiliser pour nous intégrer à notre vie quotidienne.
La notion d’échec tire toute sa complexité dans le fait que nous le prenons comme la manifestation d’une volonté extérieure de nous faire mal et de nous contrarier. Les sentiments d’injustice et de colère sont d’ailleurs là pour en témoigner. Ce qu’il nous faut accepter donc, c’est de lâcher-prise, de s’éloigner de l’apparence de l’échec pour le transformer en élément concret à incorporer à une évolution plus large, dépassant le cadre matériel de notre existence.
« Il n’y a pas de réversibilité possible après un trauma, il y a une contrainte de la métamorphose. » (Les vilains petits canards) -Boris Cyrulnik
La résilience est notre capacité à aller de l’avant avec ce qui n’a pas fonctionné, sans égard aux circonstances, et à ces imprévues. Il est important de considérer nos échecs comme une opportunité pour grandir (et ce quel que soit notre âge), plutôt que d’en faire une réflexion négative sur soi, sur notre estime de soi.
En résumé :
Apprendre à chuter pour pouvoir se relever, c’est la base de la résilience, c’est aussi utile dans la vie professionnelle que personnelle. Si remise en cause il doit y avoir, faisons-en sorte qu’elle puisse nous apprendre quelque chose, ne serait-ce qu’en mettant en lumière les faiblesses et carences qu’il nous faudra combler.
« Dans les pays nordiques, l’échec est perçu comme une preuve d’audace, comme une marque d’expérience, même comme une aventure. Aux États-Unis où le libéralisme domine, il est une étape indispensable pour accéder au succès. Il faut échouer pour devenir humain, pour prendre la mesure de son talent, de sa complexité, de son humilité. » – Clara Kindt
Google un champion de l’échec ? cliquez sur le lien pour en savoir plus
L’échec vaut mieux que le regret.
« Le plus grand échec est de ne pas avoir le courage d’oser. » – L’abbé Pierre
Regretterais-tu de ne pas avoir suivi tes rêves ? Ou préfères-tu, plutôt connaitre le succès en apprenant de tes erreurs ? Au pire, même si tu échoues, au moins tu sais et tu pourras te dire que tu as essayé. Quel est le but d’être en vie, si tu n’essayes pas au moins d’accomplir quelque chose de remarquable ? Après tout, l’échec est une bien meilleure option que de ne pas savoir, ce qui aurait pu se passer, si tu avais poursuivi tes rêves. Lorsque les regrets arrivent, c’est déjà trop tard. Les regrets n’ont pour avantage que l’ajout de souffrance à un quotidien déjà imparfait : alors, à quoi bon ?
Photo by Clark Tibbs on Unsplash
Les regrets n’offrent pas de d’opportunités pour rebondir ; les échecs, oui. Ne laissez pas la peur de l’échec vous empêcher d’atteindre votre potentiel, d’atteindre vos rêves. D’un échec vous pourrez toujours vous relever, d’un regret vous serrez accablé et incapable de bouger.
Choisissez de faire le saut. Le succès vous attend de l’autre côté !
Enfin, à garder à l’esprit :
Éviter les échecs, c’est éviter le progrès. Ne considérez pas la peur de l’échec comme une chose qu’il vous faut combattre, mais comme une chose que vous allez devoir apprendre à gérer de la meilleure manière possible. « L’échec bat les perdants, l’échec inspire les gagnants. » -Robert Kiyosaki
On verra dans de prochains textes ce thème un peu plus en détails, si vous le souhaitez (tenez moi au courant en commentaire). Je pensais réfléchir à des choses comme celles-ci : Pourquoi nous avons parfois si peur de l’échec ? Est-ce que cela ne provient pas aussi d’un apprentissage social, d’une stigmatisation de l’erreur ? Quel pourrait être le rôle de nos parents ou de l’école là-dedans ? Comment agir contre cette peur de l’échec, lorsque celle-ci nous a paralysé plus de la moitié de notre vie ? Comment gérer ses émotions en cas d’échecs ?
Les bonus :
Bonus :
1) article ciblé sur J-K Rowling et ses échecs
2) les échecs de Thomas Edison
3) autres exemples de personnes célèbres ayant connu l’échec
5) réflexions plus philosophiques sur le sujet, ouvrant d’autres perspectives :
https://www.lefigaro.fr/entrepreneur/2016/09/22/09007-20160922ARTFIG00078-charles-pepin-qui-n-a-jamais-connu-l-echec-a-rate-sa-vie.php (interview avec l’auteur d’un essai sur l’échec)
https://la-philosophie.com/echouer-etre-decu-rebondir (article court mêlant différentes sources autour du sujet de l’échec)